Compter en manambu
Vue d’ensemble de la langue
Le manambu est une langue indigène de Papouasie-Nouvelle-Guinée en voie de disparition. Le manambu appartient à la famille des langues ndu, de la famille des langues Sepik, et est parlé par environ 2 500 personnes dans cinq villages : Avatip, Yawabak, Malu, Apa:n et Yambon (Yuanab) dans la province du Sepik oriental, district d’Ambunti. Environ 200 à 400 locuteurs vivent dans les villes de Port Moresby, Wewak, Lae et Madang ; quelques personnes vivent à Kokopo et à Mount Hagen.
Actuellement, les nombres en tok pisin (plus faciles à manipuler et à mémoriser) sont utilisés dans la vie de tous les jours, notamment pour compter à partir de onze. En raison de la complexité des chiffres manambu, la connaissance des nombres élevés est considérée comme un précieux gage d’expertise dans la langue. Les nombres élevés apparaissent dans les histoires traditionnelles ou lorsqu’un locuteur souhaite montrer son expertise, en particulier si le contexte implique du comptage traditionnel. Il s’agit notamment de compter ses ancêtres, le nombre d’ennemis tués lors d’une bataille, ou les objets de valeur dénombrés en coquillages.
Par manque de données, nous ne pouvons compter pour l’instant que jusqu’à 100 en manambu. Veuillez me contacter si vous pouvez m’aider à passer outre cette limitation.
Liste de nombres en manambu
- 1 – nakaməy
- 2 – viti
- 3 – mugul
- 4 – aːli
- 5 – tabaːb
- 6 – abun
- 7 – abəti
- 8 – abumugul
- 9 – abaːli
- 10 – tabəti
- 11 – tabəti mæn nak
- 12 – tabəti mæn vəti
- 13 – tabǝti man mugul
- 14 – tabǝti man aːli
- 15 – tabǝti mænǝb
- 16 – tabǝti mænǝb nǝmnǝm nak
- 17 – tabǝti mænǝb nǝmnǝm vəti
- 18 – tabǝti mænǝb nǝmnǝm mugul
- 19 – tabǝti mænǝb nǝmnǝm ali
- 20 – du-a-mi nak
- 30 – du-a-mi nak saːp tabəti
- 40 – duami viti
- 50 – duami viti saːp tabəti
- 60 – duami mugul
- 70 – duami mugul saːp tabəti
- 80 – duami aːli
- 90 – duami aːli saːp tabəti
- 100 – duami tabaːb
Règles de numération en manambu
Maintenant que vous avez eu un aperçu des nombres les plus courants, passons aux règles d’écriture des dizaines, des nombres composés, et pourquoi pas des centaines, des milliers et au-delà (si possible).
- Les chiffres de un à neuf sont rendus par des mots spécifiques : nakaməy [1], viti [2], mugul [3], aːli [4], tabaːb [5] (de taːb, main, et aːb, aussi), abun [6] (5+1, de aːb, aussi, et n, un), abəti [7] (5+2, de aːb, aussi, et vəti, deux), abumugul [8] (5+3, de aːb, aussi, et mugul, trois) et abaːli [9] (5+4, de aːb, aussi, et aːli, quatre). Comme on peut le voir, les chiffres en manambu suivent un système quinaire, où les chiffres de six à neuf sont exprimés par cinq plus un à quatre.
- ‘Un’, ‘deux’ et ‘trois’ diffèrent des autres chiffres en ce qu’ils ont des significations autres que le comptage : nakaməy [1] est aussi un pré-modificateur qui veut dire un seul, un (parmi plusieurs), viti [2] est également un morphème dual dans les termes de parenté, et mugul [3] est aussi un quantificateur non-exact signifiant un peu.
- Le mot pour dix est tabəti [10], qui veut dire deux mains (de taːb, main, et vəti, deux).
- Les nombres de onze à quatorze sont formés à partir du mot pour dix (tabəti) suivi du mot mæn (jambe), puis du chiffre un à quatre : tabəti mæn nak [11] (les deux mains, une jambe, un), tabəti mæn vəti [12] (les deux mains, une jambe, deux), tabəti mæn nak [13] (les deux mains, une jambe, trois) et tabəti mæn nak [14] (les deux mains, une jambe, quatre).
- Quinze est formé avec le mot pour dix, et la forme man suivie de -ǝb (tout) : tabǝti mænǝb [15] (littéralement, deux mains et toute la jambe).
- Les nombres de seize à dix-neuf sont formés à partir de quinze, suivi de nǝmnǝm et du chiffre un à quatre : tabǝti mænǝb nǝmnǝm nak [16] (15+1), tabǝti mænǝb nǝmnǝm vəti [17] (15+2), tabǝti mænǝb nǝmnǝm mugul [18] (15+3) et tabǝti mænǝb nǝmnǝm ali [19] (15+4).
- L’expression pour vingt est du-a-mi nak [20], ou un homme.
- À partir de vingt, les chiffres manambu suivent un système vigésimal, basé sur vingt.
- Les dizaines manambu sont : tabəti [10], du-a-mi nak [20] (20*1), du-a-mi nak saːp tabəti [30] (20*1 + 10), duami viti [40] (20*2), duami viti saːp tabəti [50] (20*2 + 10), duami mugul [60] (20*3), duami mugul saːp tabəti [70] (20*3 + 10), duami aːli [80] (20*4) et duami aːli saːp tabəti [90] (20*4 + 10).
- Les nombres composés se forment à l’aide du connecteur saːp (ex. : du-a-mi nak saːp abun [26] (20*2 + 6), duami viti saːp tabəti man mugul [53] (20*2 + 10 + 3)).
- Cent se dit duami tabaːb [100] (20*5).
Écrire un nombre en toutes lettres en manambu
Passons à l’application pratique des règles de numération en manambu. Saurez-vous deviner comment s’écrit un nombre en toutes lettres ? Entrez un nombre en chiffres et essayez de le formuler dans votre tête, ou pourquoi pas de l’écrire sur un morceau de papier, avant d’afficher la réponse.
Livres
The Manambu Language of East Sepik, Papua New Guinea
par Alexandra Y. Aikhenvald, aux éditions Oxford University Press (2010)
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Source
- The Manambu language of East Sepik, Papua New Guinea, de Aikhenvald, Alexandra Yurievna, Jacklyn Yuamali Ala, et Pauline Agnes Luma Laki (Oxford University Press, 2008)
Autres langues supportées
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